J’ai rencontré Emmanuelle, alias Marie la Pirate, au salon Créations et Savoir-Faire qui avait lieu en novembre 2016 à Paris. On se suivait déjà mutuellement sur Instagram, et quand j’ai vu qu’elle avait un stand au salon je me suis dit que c’était l’occasion de faire sa connaissance et d’en savoir plus sur son parcours. Elle a gentiment accepté le jeu de l’interview « rencontre avec une entrepreneuse créative » et nous nous sommes retrouvées dans un coin du salon pour échanger sur son expérience et sa petite entreprise prometteuse ! Ce fut un plaisir d’échanger avec elle, c’est une personne tellement gentille, passionnée et talentueuse. Sans plus attendre, je vous laisse en découvrir plus sur Marie la Pirate…
Tout d’abord, pourquoi Marie la Pirate ?
Marie est mon deuxième prénom, et mon père m’appelait toujours comme ça quand j’étais petite ! Et Pirate c’est un clin d’œil à mes 4 garçons et à ma manie de détourner et transformer les objets.
Peux-tu nous parler de ton parcours ? Comment es-tu tombée dans l’entrepreneuriat ?
J’ai fait des études de communication, puis j’ai travaillé dans la publicité à Paris. Ensuite je suis devenue maman, je suis donc partie vivre à Reims où j’ai travaillé dans la décoration chez Maisons du Monde. Je m’occupais des vitrines et du merchandising.
A côté de ça j’ai toujours pratiqué les loisirs créatifs. Je suis née dedans, et l’idée d’en faire un métier me trottait dans la tête depuis longtemps. Il se trouve que j’ai dû quitter mon emploi il y a quelques temps, et comme je n’avais pas envie de retourner vers le salariat c’était l’occasion pour moi de concrétiser toutes mes idées.
Peux-tu nous en dire plus sur ton blog ?
J’ai créé mon blog il y a plus de 3 ans maintenant. Il traite principalement de DIY et décoration, j’y partage mes idées et toutes mes créations.
Quel genre de DIY faisais-tu avant de lancer ton blog ?
Je faisais beaucoup de décos de Noël (calendrier de l’Avent, etc.). J’ai aussi commencé à coudre quand j’ai eu mes enfants parce que je ne trouvais pas ce que je voulais, par exemple, des taies d’oreiller, des housses de couette, de la déco pour la chambre… En fait je faisais un peu de tout mais toujours de la déco.
Tu as aussi un e-shop, parles nous de tes produits…
Je vends des pochettes cadeaux réutilisables. J’avais envie de créer mon entreprise depuis longtemps, mais je ne savais pas vraiment quel produit lancer. J’ai donc mélangé toutes mes idées et mon côté un peu écolo et j’en suis arrivée à l’idée de ces pochons en coton sérigraphiés. Pour avoir un résultat qualitatif et professionnel, je me suis formée en sérigraphie lors d’un stage, puis j’ai réellement lancé mon activité l’été dernier (été 2016).
Les pochons sont en coton fabriqués en Angleterre. J’aimerais aussi avoir du 100% made in France, donc je réfléchis à la création d’une seconde gamme avec un tissu encore plus qualitatif, du lin par exemple. Je vends aussi des tote bags et des kits do it yourself.
Quel est ton statut juridique ?
Pour commencer j’ai pris le statut auto-entrepreneur. Ça me permet de vendre et de tester l’activité. Mais j’espère faire évoluer mon entreprise et mon chiffre d’affaires.
Quel est ton bilan après ces premiers mois ?
Mon activité démarre tout juste, il faut le temps de se faire connaître, mais il y a quand même une belle impulsion. J’avais déjà le blog et un lectorat ce qui me permet d’avoir un contact direct avec ma cible. De la même façon je commence à être suivie sur les réseaux sociaux. Ce sont des petites choses, mais qui, mises bout à bout, déclenchent des ventes.
Le salon CSF est ma première participation à un événement public. C’est une vraie opportunité qui me permet de partager mon idée, de rencontrer des gens, de tester la marque auprès du public et voir les réactions en direct. Je n’avais pas prévu de participer au salon, mais ça m’a permis de confronter mon idée à la réalité et de rencontrer des professionnels et des journalistes, de faire des contacts.
Quel est ton objectif à moyen terme ?
Produire plus pour avoir une vraie entreprise viable. Et embaucher quelqu’un pour pouvoir développer l’activité. Je commence aussi à développer le concept en B2B pour les marques qui souhaitent lancer des produits par exemple. Ça me permet aussi de produire en série.
As-tu des conseils à donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat créatif ?
Avant de se lancer il faut réfléchir à la rentabilité du projet. Par exemple, au départ je cousais moi-même mes sacs et pochons, ce qui n’était pas du tout rentable. J’ai donc décidé de les acheter et de me concentrer sur la création graphique et la sérigraphie.
Il y a des personnes qui font tout elles-mêmes, mais il y a une vraie différence entre le fait d’avoir une petite activité artisanale et la volonté d’en vivre. Il faut arriver à traiter sa propre idée de façon à avoir une vraie rentabilité à terme. Pour ma part, le seul moyen pour moi d’arriver à créer mes pochons c’était d’apprendre la sérigraphie ça me permet d’être sûre du résultat et d’avoir un rendu qualitatif. Ça s’applique à toute entreprise, et même une entreprise artisanale peut arriver à passer à un vrai projet professionnel viable.
Un autre conseil serait de ne pas hésiter à se faire conseiller par une personne plus experte. Qui aura du recul et un regard neutre. Quand on est passionné et qu’on est focalisé sur ses créations on ne se rend pas forcément compte de tous les aspects qu’implique la création d’entreprise.
Personnellement je suis conseillée par une couveuse d’entreprises. Je ne suis pas inscrite dans la couveuse, mais je bénéficie de l’aide d’une personne spécialisée dans le conseil à la création d’entreprise qui va suivre mon projet pendant 3 ans. (En Picardie il s’agit de BGE). On me donne des conseils personnalisés qui me permettent d’ajuster la direction de mon activité. Ça permet donc de minimiser l’échec, et d’être plus attentif aux parties administration et gestion.
Note : regardez aussi le site de l’AFE
As-tu des conseils pour ceux qui veulent se lancer mais qui n’ont pas une idée précise ?
Je conseille de lister tout ce que vous aimez, et de mixer tout ça pour en faire quelque chose, même si ça peut prendre du temps. Moi j’ai cherché pendant des années. Le tout c’est d’arriver à avoir une cohérence, pour que les gens comprennent ce que vous faites. Parce que le risque quand on fait plein de choses différentes c’est de ne pas arriver à décrire son activité. Si vous savez ce que vous faites ça vous permettra de vendre. Mais ça ne vous empêchera pas de faire autre chose. Il faut avoir une activité dominante.
On termine avec quelques questions plus légères ! Si tu étais…
- Un mantra : « L’effort qu’on fait pour être heureux n’est jamais perdu »
- Une couleur : le blanc
- Une matière : le coton des draps anciens
- Une personne inspirante : Coco Chanel
- Un pays que tu rêves de visiter : L’Inde
- Un objet déco indispensable : Un miroir ancien
- Un blog inspirant : fellowmagazine.com et thesocialitefamily.com
- Une chanson : La bombe humaine du groupe Téléphone
- Une bonne adresse : Astier de Villate pour les bougies et pour rêver
- Ton plus grand rêve : Partir à deux très loin
- Dis nous deux choses que personne ne sait : Je suis très frileuse et je n’aime que le chocolat au lait
Vous pouvez suivre Marie la Pirate sur son blog, Facebook, Instagram.
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